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Principe de choix rationnel des exemples et des exercices

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Les exemples et les exercices qui sont proposés à l’enfant doivent être sélectionnés avec le plus grand soin. Pas question de choisir des mots ou des textes au petit bonheur !

En effet, l’enfant s’appuie sur toutes les situations qu’il rencontre pour en inférer ce qu’il pense être la règle ou la réponse attendue de l’enseignant. Voici donc quelques règles simples :

Concordance avec l’enseignement

Au cours des premières leçons, il faut éviter de proposer des mots qui font appel à des associations entre graphèmes et phonèmes qui n’ont pas encore été apprises. Comment l’enfant pourrait-il les lire ? Cela l’inciterait à deviner plutôt qu’à décoder… et à croire que lire, c’est deviner.

Dans les premières semaines de lecture, on ne proposera donc à l’enfant que des mots ou des phrases spécialement écrites avec les quelques graphèmes qui lui ont été enseignés (“papa”, “lili”, “Ali a réussi à lire”). Ce n’est pas un problème: il aura bien le temps de lire des textes plus complexes dans les mois qui viennent. On peut tout à fait faire lire à l’enfant des mots rares formés des letttres qu’il connait (le lasso, la sole…). Cela ne peut qu’enrichir son vocabulaire.

Certaines méthodes de lecture proposent de copier ou de “lire” des textes quelconques dès les premières semaines, sous prétexte de “faire entrer l’enfant dans le monde de l’écrit”, sans tenir compte du fait que l’enfant ne dispose pas encore des connaissances suffisantes pour les décoder. Elles se trompent de cible. L’enfant ne peut rien en faire. Au mieux, il perd son temps; au pire, son attention se détourne du niveau des lettres, et il risque de développer des stratégies de lecture inappropriées.

Proscrire les mots mal orthographiés

Nous suggérons également de ne jamais présenter de mots erronés ou mal orthographiés. En effet, l’enfant finirait par mémoriser ces erreurs.

Dès que possible, les exemples choisis feront donc appel à de vrais mots du français ou, au début de l’apprentissage, à des syllabes fréquentes. On peut à la rigueur utiliser des « mots tordus » pour faire comprendre de subtiles différences (par exemple, boule ou doule pour apprendre à distinguer les lettres en miroir) –, mais, même dans ce cas, il est souvent possible de choisir de vrais mots (par exemple, balle ou dalle).

Varier les exemples et les exercices

Les enfants en difficulté adoptent parfois des stratégies qui se substituent à la lecture authentique, telle que la mémorisation par cœur des pages des manuels. C’est pourquoi l’enseignant doit éviter de s’appuyer sur quelques posters figés ou sur quelques pages d’exemples stéréotypés, dont l’enfant aura vite fait d’apprendre par cœur la disposition et le contenu. Chaque nouvelle leçon de lecture doit s’accompagner d’une variété de nouveaux exemples, présentés dans un ordre toujours différent.

Distinguer le nom et le son des lettres

La connaissance du nom conventionnel des lettres (‘a’, ‘bé’, ‘cé’, ‘dé’, ‘euh’, ‘èf’…) est un signe de précocité de l’enfant, qui prédit l’apprentissage de la lecture. Toutefois, cette connaissance peut gêner l’enfant quand il commence à apprendre à lire : en effet p suivi de i se lit ‘pi’ et non ‘péi’. C’est pourquoi, au cours des premières séances d’enseignement consacrées à l’apprentissage du code, il faut distinguer clairement le nom des lettres du son des lettres : le son que fait la lettre f dans un mot est ‘fff ’ et non ‘ef’.