Le cerveau n’est jamais inactif et des informations sous forme de courant électrique circulent en permanence.
Dès 1929, Berger a montré qu’il était possible d’enregistrer cette activité électrique cérébrale. C’est l’électro-encéphalographie, qui a longtemps été la seule méthode disponible pour explorer le cerveau vivant.
Les autres méthodes d’imagerie sont beaucoup plus récentes :
1972 pour la magneto-encéphalographie,
1975 pour la tomographie par émission de positons,
1973 pour l’imagerie par résonance magnétique anatomique,
1992 pour le premier examen en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle.
Visitez Neurospin, un centre d’imagerie à Saclay (91) dédié à l’imagerie cérébrale, pour voir comment aujourd’hui ces méthodes sont utilisées.
Deux grandes familles de méthodes sont à notre disposition. L’électro- ou la magnéto-encéphalographie (EEG et MEG) enregistrent l’activité électrique du cerveau grâce à des électrodes ou capteurs placés à la surface de la tête, et permettent de suivre de milliseconde en milliseconde les régions du cortex qui sont actives et comment l’information traverse le cerveau .
En mesurant le contenu en molécules d’eau et leur environnement dans les tissus cérébraux par le biais d’un haut champ magnétique (1.5 ou 3T), l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) fournit une cartographie spatiale des régions actives dans une tâche, dévoile les faisceaux qui lient les différentes régions cérébrales entre elles et fait apparaître comment le cerveau se développe au niveau structurel.
Contrairement aux radiographies et scanners qui utilisent des rayons X et qu’il faut donc utiliser avec précaution chez l’enfant, et uniquement pour un diagnostic clinique, l’EEG, la MEG et l’IRM peuvent être employées dès le plus jeune âge, chez le fœtus, le nouveau-né prématuré et le bébé sain, sans aucun risque pour son cerveau en plein développement.
En recherche, ces techniques ne sont utilisées que lorsque le bébé est « coopératif », c’est-à-dire endormi, ou éveillé et calme, sinon les enregistrements et images sont parasités par les mouvements de l’enfant. De plus, beaucoup d’études cognitives veulent comprendre ce que le bébé peut faire de mieux à un âge donné. Il faut donc qu’il soit le plus confortable et le plus intéressé possible par l’expérience pour montrer la richesse de ses capacités.
Grâce à ces études, nos connaissances se sont considérablement accrues et ont révolutionné nos concepts sur l’apprentissage. Le bébé n’apparaît plus passif face à son environnement, mais actif dans ses apprentissages, et ce dès la naissance : il semble équipé pour s’adapter à un monde complexe et multisensoriel.