Troubles associés
La dyslexie vient rarement seule. On parle alors de troubles associés.
- L’enfant dyslexique a souvent des troubles de langage oral, qui peuvent être relativement bénins (léger retard d’apparition du langage, faible mémoire verbale à court terme) ou justifier un véritable diagnostic de trouble spécifique du langage oral. Environ la moitié des enfants dyslexiques ont un niveau de langage oral au moins un écart-type sous la norme pour leur âge. Au-delà de l’association réelle des troubles, il faut aussi noter qu’après quelques années d’école primaire, le niveau de langage des enfants dyslexiques peut avoir tendance à baisser relativement aux enfants de même âge, du fait de l’influence croissante de la lecture sur l’acquisition du vocabulaire et des subtilités du langage.
- Les enfants dyslexiques présentent souvent des troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité, à une fréquence estimée aux alentours de 30 %.
- On observe également des troubles moteurs (dyspraxie [lien interne], dysgraphie [lien interne]) chez environ 50% des enfants dyslexiques.
- Il y a de forts soupçons d’une association entre dyslexie et dyscalculie, qui pourrait cependant être en partie confondue avec les problèmes de calcul mental liés au déficit de mémoire verbale à court terme des dyslexiques.
- Il semble également que l’on observe chez l’enfant dyslexique des troubles anxieux ou dépressifs plus fréquemment que dans la population générale. L’explication la plus probable est qu’ils sont tout simplement secondaires à la situation d’échec dans laquelle l’enfant est plongé du fait de sa dyslexie.
- Divers autres troubles associés sont fréquemment rapportés, incluant des problèmes d’orientation dans l’espace (notamment des confusions droite-gauche), de repérage dans le temps, d’arithmétique… Il se pourrait bien qu’il y ait plusieurs sortes de dyslexie: bien qu’un déficit phonologique soit le plus fréquent, certaines dyslexies sont liées à des troubles de l’attention visuo-spatiale.
- Enfin, il est souvent évoqué l’idée d’une association entre la dyslexie et certains talents particuliers (artistiques, mathématiques, ou autres) ou la précocité intellectuelle. De toute évidence, la dyslexie n’est en rien incompatible avec des talents exceptionnels: cela a été observé dans de nombreux cas. Néanmoins aucune donnée solide ne permet d’affirmer que ce soit le cas plus fréquemment dans la dyslexie que dans le reste de la population.
Évolution de la dyslexie
Des signes avant-coureurs de la dyslexie sont souvent présents avant l’entrée au CP :
- Les études rétrospectives et longitudinales mettent notamment en évidence que les enfants dyslexiques ont eu, plus fréquemment que les autres, des retards ou des difficultés de langage oral – qu’ils aient été suffisamment sévères pour justifier un diagnostic formel ou pas.
- Plusieurs symptômes du déficit phonologique sont également des précurseurs de la dyslexie.
Comme dans tous les troubles développementaux, les symptômes évoluent avec le temps, en fonction de la maturation de l’enfant, de l’enseignement et de l’aide thérapeutique qu’il reçoit. On considère en général qu’on ne guérit jamais véritablement d’une dyslexie. Néanmoins, tous les dyslexiques peuvent apprendre à lire, c’est-à-dire à décoder un texte, même avec une certaine lenteur. Certains adolescents dyslexiques finissent par atteindre un niveau de lecture normal (pas plus d’un écart-type sous la norme), le plus souvent en mobilisant fortement leurs ressources intellectuelles préservées pour contourner le trouble et au prix d’efforts personnels considérables. Malgré tout, des symptômes du trouble sous-jacent perdurent, notamment la lenteur de la lecture et de grandes difficultés avec l’orthographe des mots, qui peuvent rester le seul symptôme remarquable chez le dyslexique adulte.