Dans la rééducation de la dyslexie, l’un des défis consiste à aider les enfants à lire plus vite. En effet, même après la rééducation, les enfants dyslexiques restent souvent très lents en lecture. Cela crée un cercle vicieux: moins les enfants vont vite, moins ils lisent, et moins ils lisent, moins ils réapprennent à lire.
Une étude récente de Marco Zorzi (Université de Padoue) et Johannes Ziegler (CNRS Aix-Marseille) suggère une solution. Le simple fait d’espacer les lettres, en ajoutant des blancs e n t r e c h a q u e l e t t r e, accélère immédiatement la vitesse de lecture. Les enfants dyslexiques italiens et français font presque deux fois moins d’erreurs, tout en lisant environ 14% plus vite. Les enfants qui lisent normalement, eux, ne bénéficient guère de cette manipulation.
L’explication est simple: les mauvais lecteurs souffrent d’un phénomène d’ ‘encombrement’ (crowding en anglais). Lorsque les lettres sont trop proches les unes des autres, leur système visuel les mélange et ne parvient plus à les séparer. Avec l’apprentissage, le phénomène d’encombrement se réduit progressivement, à mesure que le cerveau code de mieux en mieux les lettres.
Dans de nombreux logiciels, vous pouvez modifier vous-même l’espacement des caractères (par exemple dans Word: menu paragraphe, format, police, espacement = 3 pt ou plus).
Selon les chercheurs, l’espacement des lettres soulage immédiatement les enfants dyslexiques, en leur permettant de lire mieux et plus vite. Il faut toutefois noter que les effets à long terme de cette méthode de lecture n’ont pas encore été étudiés.