Une science de la lecture…
Il existe aujourd’hui une véritable science de la lecture: son organisation interne, ses mécanismes cérébraux, son apprentissage ont fait l’objet de nombreuses études scientifiques.
… au service des enseignants
Peut-on en tirer des conclusions fermes pour l’enseignement? Nous pensons que oui: il existe des règles claires que chaque enseignant devrait connaître et qui facilitent et accélèrent l’apprentissage de la lecture.
L’objectif n’est pas de définir « la » méthode scientifique de lecture, mais plutôt de présenter les principes éducatifs qui facilitent la découverte de la lecture, comme l’ont montré des dizaines d’études expérimentales. Ces idées n’ont rien de révolutionnaire et bien des enseignants les jugeront naturelles ; l’Observatoire national de la lecture les a notamment soulignées dans ses publications depuis plus d’une décennie.
L’existence de grands principes éducatifs n’est absolument pas incompatible avec la liberté pédagogique. En fait, de nombreuses approches sont compatibles avec nos principes. Ainsi, chaque enfant doit bien sûr apprendre les correspondances entre graphèmes et phonèmes et comprendre le “b-a : ba”, c’est-à-dire la manière dont on compose des syllabes et des mots à partir de lettres. Mais cette idée peut également s’enseigner dans le sens inverse, en partant d’un mot simple et connu et en le disséquant en phonèmes afin d’en reconstituer la prononciation. Ainsi, les approches analytiques (qui partent du mot pour le décomposer en lettres) semblent tout aussi valables que les approches synthétiques (qui partent des lettres pour composer des syllabes et des mots) – à condition, bien entendu, que l’enfant prête bien attention aux graphèmes et aux phonèmes, et non pas à la globalité du mot.