La motricité fine : Le calvaire de la grande section de maternelle
La première difficulté à laquelle est confrontée l’élève dyspraxique à l’école maternelle est liée à la place majeure qui est donnée aux exercices de motricité fine.
Dessin, perles, découpage, collage font partie des activités quotidiennes des enfants de maternelle.
Dès leur entrée dans le monde scolaire, les enfants dyspraxiques sont donc confrontés à des activités qu’ils réalisent avec une grande difficulté en raison de leur handicap.
La situation continue de se dégrader au moment de la dernière année de maternelle. Le nombre d’activités graphiques de préparation à l’écriture augmente et l’enfant malgré des efforts démesurés ne parvient que difficilement à écrire son nom.
Les enseignants sont rapidement déconcertés par ces enfants qui s’expriment avec une grande aisance, sont souvent très intelligents mais s’avèrent incapables de dessiner un bonhomme.
Des troubles du comportement ?
Les enfants refusent les activités graphiques, se mettent sous la table au moment où l’atelier dessin démarre, jettent les ciseaux par terre. Il est essentiel de comprendre qu’il s’agit de troubles du comportement secondaires au trouble de la coordination motrice. Les enfants cherchent à éviter la répétition d’activités qui les mettent en grande difficulté. Il est inutile de chercher à résoudre les troubles du comportement en tant que tels. Seule la prise en compte des difficultés motrices de l’enfant pourra le soulager et faire disparaître ces troubles secondaires.
La perte progressive de la confiance en soi
Du haut de ses cinq ans, face aux adultes, parents et enseignants, qui se perdent dans des interrogations le plus souvent fort loin de sa réalité, l’enfant trouve lui-même l’explication aux difficultés qu’il rencontre : « Je ne vaux rien » dit Mathieu à son père, « j’ai une maladie dans la tête » déduit Manon, ou « Je m’applique, je m’applique et je fais toujours moins bien que les autres ».