Mon Cerveau à l'école

Quelques éléments de sciences cognitives pour les enseignants et les parents

Principe d’adaptation au niveau de l’enfant

L’approche que nous proposons se base sur les connaissances actuelles sur l’apprentissage. C’est un canevas qui permet d’informer l’action pédagogique mais qui ne doit pas être suivi de façon mécanique. Le bon enseignant n’est pas celui qui parcourt les pages d’un manuel sans se préoccuper de savoir si les élèves suivent, mais celui qui propose, jour après jour, des défis adaptés au niveau des enfants et les entraîne en douceur au-delà de leurs connaissances actuelles. C’est à ce prix que l’enfant reste stimulé mais pas découragé, avec toujours le sentiment de progresser.

Détecter les difficultés, adapter les exercices

La stratégie que nous préconisons repose sur l’adaptation permanente des exercices au niveau des enfants :

  • Si tel enfant meurt d’envie de lire un mot compliqué, pourquoi ne pas lui expliquer dès maintenant plutôt que dans trois mois ? À condition de prendre le temps de lui donner, rationnellement, toutes les explications dont il a besoin, en suivant les principes énoncés plus haut.
  • À l’inverse, si les enfants n’ont pas compris comment la combinaison d’une consonne et d’une voyelle donne une syllabe, n’allons pas plus loin et concentrons-nous sur cette difficulté centrale, en variant les exemples.7

Evaluer régulièrement les compétences

L’évaluation régulière des compétences est indispensable pour ajuster l’enseignement aux besoins de l’enfant. C’est pourquoi un bon enseignant doit régulièrement évaluer chaque enfant par de petits tests.

La recherche en psychologie expérimentale démontre que l’enfant lui-même est le premier bénéficiaire de ces tests : il progresse en se rendant compte, par lui-même, de ce qu’il ne sait pas. C’est l’auto-évaluation, préalable indispensable à un apprentissage autonome, où l’enfant lui-même choisit d’approfondir les sujets qu’il ne maîtrise pas.

S’adapter à une classe hétérogène

On objectera, à juste titre, qu’il n’est pas facile de mettre en œuvre ces idées lorsque l’enseignant doit faire face à une classe nombreuse et hétérogène.

  • Souvenons-nous d’abord que la classe entière peut bénéficier de travaux collectifs destinés aux élèves moins avancés – la répétition est la clé de la routinisation.
  • Une autre solution passe par l’autonomie des enfants : dans certaines écoles inspirées par Maria Montessori, chaque enfant choisit des exercices individuels qu’il réalise ensuite seul, à son propre rythme. Le fait de se fixer soi- même, chaque semaine, des objectifs ambitieux, constitue déjà une excellente pédagogie.
  • Enfin, toute école digne de ce nom devrait réserver des périodes spécifiques au soutien individuel des enfants en difficulté. Leur rattrapage maintient la cohésion de la classe et garantit donc la possibilité même de maintenir une pédagogie de groupe, tout au long de l’année.
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