Qu’est-ce que l’automatisation?
Pour que l’enfant lise de façon efficace, il est indispensable que la lecture s’automatise : l’enfant ne doit plus avoir besoin de réfléchir à chaque lettre et à chaque son.
Avec la pratique régulière de la lecture, l’enfant passe d’une lecture lente, consciente, avec effort, à une lecture fluide et rapide.
Au début, l’enfant applique les correspondances graphèmes-phonèmes sous forme de règles explicites : il retient, dans sa mémoire explicite, que “qu” se prononce /k/, que “oi” se prononce /wa/, et c’est ainsi qu’il lit le mot “quoi”, avec beaucoup d’efforts et de lenteur. Par la suite, la rencontre quotidienne de nombreux exemples rend le décodage de plus en plus routinier et fondé sur des connaissances implicites.
Le transfert de la mémoire explicite vers la mémoire implicite joue un rôle essentiel, car il libère l’esprit de l’enfant, qui peut mieux réfléchir au sens du texte.
Le regard s’accélère
Avec l’automatisation, l’enfant n’a plus besoin de regarder chacune des lettres, mais son regard se déplace avec agilité d’un mot à l’autre, en sautant les petits mots, car il reconnaît d’un seul coup tout un ensemble de lettres:
Deux phases dans l’enseignement
L’enseignement de la lecture doit donc prendre en compte deux étapes distinctes :
- Une phase d’enseignement explicite, essentiellement la première année, où l’enfant apprend les règles de décodage des mots écrits, comme expliqué plus haut.
- Une phase d’apprentissage implicite, qui s’étend sur plusieurs années, où l’enfant automatise ces règles. L’efficacité de cette phase dépend avant tout de la fréquence et de l’intensité des lectures. Les parents et les enseignants doivent donc entourer l’enfant d’un environnement propice : lectures quotidiennes, visites en bibliothèques, exercices oraux ou écrits, etc. La création systématique de mini-bibliothèques dans les classes serait une excellente chose, afin que même les plus jeunes enfants prennent l’habitude de lire au moins un petit livre par semaine.