Mon Cerveau à l'école

Quelques éléments de sciences cognitives pour les enseignants et les parents

  • LE SOMMEIL

    On ne le redira jamais assez, le sommeil est fondamental pour les apprentissages! Son fonctionnement est passionnant . Nous vous livrons ici quelques ressources pour les petits et les grands afin de mieux comprendre et percer les mystères du sommeil!

    Mieux dormir pour mieux apprendre!

    De nombreux spécialistes du sommeil et des liens avec le développement et les apprentissages ont pu intervenir lors d’une conférence internationale organisée en mars 2022. Vous pouvez la revisionner ici:

    Un note de synthèse est aussi disponible qui synthétise les dernières avancées de la recherce et les recommandations et résume les différentes interventions de la journée.

    • Découvrez les besoins en sommeil des êtres vivants et plus particulièrement des êtres humains à tous les âges de la vie.
      • Saviez-vous qu’un adolescent devrait dormir 9h par nuit ?
      • Saviez-vous que la REGULARITE est aussi importante que la durée (se coucher environ à la même heure chaque soir)?
    Voici les besoins en nombres d’heures de sommeil par 24h selon les âges.

    • Découvrez aussi les bienfaits de la sieste en maternelle.
    • Découvrez pourquoi on devrait décaler le début de l’heure des cours des adolescents.
    • Comment limiter le temps d’écrans le soir peut favoriser un meilleur sommeil chez les adolescents
    • Découvrez les interventions menées à l’école et plus précisément “Mémé ton pyj” (cf plus loin)

    Consolidation, un des piliers fondamentaux des apprentissages

    La consolidation des acquisitions fait partie des 4 piliers fondamentaux des apprentissages, décrits dans l’ouvrage “Apprendre, les talents du cerveau, le défi des machines!“, de Stanislas DEHAENE.

    Pour les parents et enseignants, voici une de ses conférences filmées au Collège de France sur l’importance du sommeil dans la consolidation des apprentissages

    Conférence Stanislas Dehaene : La consolidation des apprentissages et l’importance du sommeil

    Pour les enfants, voici maintenant une petites vidéo très pédagogique sur ces fameux piliers soulignant encore une fois l’importance du sommeil pour la consolidation des acquisitions.

    Articles pour les enfants … et les plus grands

    Nous avons traduit et adapté plusieurs articles du site anglophone “Frontiers for young minds” destiné aux enfants. Vous trouverez ci-après 2 articles ludiques et pédagogiques pour expliquer d’une part la science des rêves et d’autre par pourquoi il est fondamental de bien dormir pour mieux apprendre!

    Malette pédagogique “Mémé Tonpyj

    Des chercheurs et médecins spécialistes du sommeil se sont associés à des enseignants et des dessinateurs pour créer un programme pédagogique visant à expliquer le sommeil aux élèves. Ce programme aborde 4 thèmes : les rythmes du sommeil, les rôles du sommeil, les besoins en sommeil et les amis/ennemis du sommeil au travers de supports ludiques, bandes dessinées, dessins animés, posters, affiches…

    Une étude récente a été effectuée dans des classes de CE2 (Rey et al, 2020) Après utilisation de ce programme pédagogique, l’étude montre une amélioration de la durée du sommeil de 30 minutes par nuit en moyenne ainsi qu’une amélioration des capacités attentionnelles et académiques et des capacités de mémorisation à long terme.

    Mémétonpyj

    Pour découvrir et télécharger la malette pédagogique c’est ici : https://memetonpyj.fr/

    Réseau Morphée

    Si vous voulez en savoir davantage sur le sommeil à tous les âges de la vie et trouver d’autres ressources pédagogiques, rendez-vous sur le réseau morphée .

    C’est pas sorcier

    Pour les enfants et leurs parents, Sabine et Jamy sont sur les traces du sommeil et plus récemment Fred nous eplique aussi Comment le sommeil nous aide à mieux apprendre?

    Bonne lecture et faîtes de beaux rêves!

  • Le retour à l’Ecole

    Bonheur des enfants à retrouver leurs camarades et leur maitresse. Enthousiasme des enseignants à revoir leurs élèves de visu mais anxiété de l’infection. La période est inédite. Beaucoup de solutions ont été trouvées pendant le confinement. Comment enchainer? Retrouver le contact, notamment avec ceux qui ont été perdus de vue? Faire le lien entre la maison et l’école? …

    Le retour à l’Ecole est en effet crucial pour tous les enfants mais notamment pour ceux qui ne peuvent bénéficier d’aide dans leur famille. Rappelons ces faits:

    • L’inégalité scolaire reste très marquée dans notre pays. Le risque de sortie sans diplôme est fonction de l’origine sociale : 38% des enfants d’inactifs sortent sans diplôme, 18% des enfants d’ouvriers non qualifiés et 22% des enfants d‘employés de service contre seulement 2% des enfants d’enseignants et 4% des enfants de cadres.
    • Les inégalités se creusent gravement lorsque les enfants vulnérables sont scolarisés de manière intermittente (Downey et al., 2004).
    • Les années de maternelle ont un effet cumulatif dans les apprentissages fondamentaux, tels que la lecture (Skibbe et al., 2011), et le calcul (Wang et al., 2013). Comme le montre l’enquête Pisa de 2015, chaque mois de maternelle en moins se traduit par de moindres capacités scolaires à 15 ans.
    • Quelle qu’en soit l’origine, la déscolarisation des élèves vulnérables a sur eux de graves conséquences cognitives, tels que les troubles de l’attention avec hyperactivité, l’illettrisme, les tendances aux comportements addictifs ou violents. (Diamond & Lee, 2011).

    Attention aussi aux changements de comportement des enfants qui peuvent signaler des situations de détresse (voir ci-dessous le document rédigé par l’équipe psychiatrique de Robert Debré (Ap-HP)
    Quelques pistes parmi beaucoup d’autres:

    Sortir du confinement: document du CSEN

    Attention aux situations de détresse

  • Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines

    Notre cerveau possède, dès la naissance, un talent que les meilleurs logiciels d’intelligence artificielle ne parviennent pas encore à imiter : la faculté d’apprendre. Même le cerveau d’un bébé apprend déjà plus vite et plus profondément que la plus puissante des machines actuelles. Et cette remarquable capacité d’apprentissage, l’humanité a découvert qu’elle pouvait encore l’augmenter grâce à une institution : l’école. Au cours des trente dernières années, d’importants progrès ont été réalisés dans la compréhension des principes fondamentaux de la plasticité cérébrale et de l’apprentissage. Il est temps que chaque enfant, chaque adulte prenne la pleine mesure du potentiel énorme de son propre cerveau – et aussi, bien sûr, de ses limites. Le fonctionnement de la mémoire, le rôle de l’attention, l’importance du sommeil sont autant de découvertes riches de conséquences pour chacun d’entre nous. Des idées très simples sur le jeu, le plaisir, la curiosité, la socialisation, la concentration ou le sommeil peuvent augmenter encore ce qui est déjà le plus grand talent de notre cerveau : apprendre !

    En vente sur Amazon
    Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines

    Et pour continuer:
    Une discussion avec Yann Le Cun sur l’intelligence

    Présentation de l’éditeur

    D’où vient l’intelligence ? Est-elle une exclusivité humaine ? Les machines peuvent-elles nous dépasser ?

    Elle a émergé avec la vie, s’est développée au fil de l’évolution, s’est magnifiée avec l’espèce humaine… Grâce à cette mystérieuse intelligence, nous avons tout inventé : l’outil, le langage, l’écriture, l’éducation, la science, et la faculté de nous interroger sur le monde. Aujourd’hui, cette belle histoire connaît une révolution sans précédent. Pour la première fois, le cerveau humain peut visualiser son propre fonctionnement. Pour la première fois, il transfère une partie de son intelligence dans des machines capables d’apprentissage.
    Au fil d’un dialogue fascinant, le grand spécialiste du cerveau Stanislas Dehaene et celui des neurones artificiels Yann Le Cun racontent, avec Jacques Girardon, cette longue aventure, des origines animales à nos jours, et s’interrogent sur notre futur. Les ordinateurs vont-ils bientôt éprouver des émotions, se doter d’une morale ? L’art, la beauté, la capacité d’improviser, d’anticiper, sont-ils à la portée de cerveaux immatériels ?
    Ce que les auteurs esquissent ici, ce n’est rien moins que la prochaine étape de notre évolution. À l’évidence, la lecture d’un tel livre change déjà radicalement le regard que nous portons sur nous-mêmes.

    En vente sur Amazon
    La plus belle histoire de l’intelligence

  • Comment apprendre? La metacognition

    Comment développer le “connais-toi toi-même” chez les enfants?

    Un riche document du groupe de travail du conseil scientifique de l’Education Nationale (CSEN) sur la metacognition

  • Principe d’adaptation au niveau de l’enfant

    L’approche que nous proposons se base sur les connaissances actuelles sur l’apprentissage. C’est un canevas qui permet d’informer l’action pédagogique mais qui ne doit pas être suivi de façon mécanique. Le bon enseignant n’est pas celui qui parcourt les pages d’un manuel sans se préoccuper de savoir si les élèves suivent, mais celui qui propose, jour après jour, des défis adaptés au niveau des enfants et les entraîne en douceur au-delà de leurs connaissances actuelles. C’est à ce prix que l’enfant reste stimulé mais pas découragé, avec toujours le sentiment de progresser.

    Détecter les difficultés, adapter les exercices

    La stratégie que nous préconisons repose sur l’adaptation permanente des exercices au niveau des enfants :

    • Si tel enfant meurt d’envie de lire un mot compliqué, pourquoi ne pas lui expliquer dès maintenant plutôt que dans trois mois ? À condition de prendre le temps de lui donner, rationnellement, toutes les explications dont il a besoin, en suivant les principes énoncés plus haut.
    • À l’inverse, si les enfants n’ont pas compris comment la combinaison d’une consonne et d’une voyelle donne une syllabe, n’allons pas plus loin et concentrons-nous sur cette difficulté centrale, en variant les exemples.7

    Evaluer régulièrement les compétences

    L’évaluation régulière des compétences est indispensable pour ajuster l’enseignement aux besoins de l’enfant. C’est pourquoi un bon enseignant doit régulièrement évaluer chaque enfant par de petits tests.

    La recherche en psychologie expérimentale démontre que l’enfant lui-même est le premier bénéficiaire de ces tests : il progresse en se rendant compte, par lui-même, de ce qu’il ne sait pas. C’est l’auto-évaluation, préalable indispensable à un apprentissage autonome, où l’enfant lui-même choisit d’approfondir les sujets qu’il ne maîtrise pas.

    S’adapter à une classe hétérogène

    On objectera, à juste titre, qu’il n’est pas facile de mettre en œuvre ces idées lorsque l’enseignant doit faire face à une classe nombreuse et hétérogène.

    • Souvenons-nous d’abord que la classe entière peut bénéficier de travaux collectifs destinés aux élèves moins avancés – la répétition est la clé de la routinisation.
    • Une autre solution passe par l’autonomie des enfants : dans certaines écoles inspirées par Maria Montessori, chaque enfant choisit des exercices individuels qu’il réalise ensuite seul, à son propre rythme. Le fait de se fixer soi- même, chaque semaine, des objectifs ambitieux, constitue déjà une excellente pédagogie.
    • Enfin, toute école digne de ce nom devrait réserver des périodes spécifiques au soutien individuel des enfants en difficulté. Leur rattrapage maintient la cohésion de la classe et garantit donc la possibilité même de maintenir une pédagogie de groupe, tout au long de l’année.
  • Principe d’engagement actif, d’attention et de plaisir

    Comment faciliter au maximum l’apprentissage? Les recherches en neurosciences ont identifié plusieurs facteurs qui modulent la vitesse de l’apprentissage et la durée de la mémoire :

    L’engagement actif de l’enfant

    • Pour apprendre rapidement, l’enfant doit être sollicité, engagé, actif. L’apprentissage est le plus efficace lorsque l’enfant, sollicité par une question ou un exercice, essaie de générer de lui-même une réponse (à haute voix ou mentalement).

    L’attention

    • Faire attention à un aspect du monde extérieur amplifie massivement l’activation cérébrale qu’il évoque. Lorsqu’elle est orientée vers le bon niveau de codage de ce qui doit être appris, l’attention accélère l’apprentissage. Apprendre, c’est aussi apprendre à faire attention.

    Le plaisir

    • L’apprentissage est facilité lorsque l’enfant est récompensé de ses efforts. Aucun enfant n’est insensible aux récompenses matérielles ni aux bonnes notes. Cependant, le regard des autres est une motivation plus importante encore. Le sentiment d’être apprécié ou admiré, la conscience que l’enfant a de progresser, de réussir quelque chose qui lui paraissait difficile, apportent leur propre récompense.

    Nos recommandations

    En résumé, l’enseignant doit proposer un environnement motivant, où l’enfant est actif, trouve du plaisir à apprendre, se sent autorisé à faire des erreurs (qui sont rapidement corrigées), et où il est toujours récompensé de ses efforts.

    Les activités doivent être ludiques et faire appel, par exemple pour la lecture, à des jeux de rimes, des comptines, des « mots tordus », etc. Elles doivent stimuler la participation et la créativité de l’enfant.