L’association Dyslexia International propose toute une série de ressources à destination des enseignants et des parents d’enfants dyslexiques.
… et notamment des cours en français aussi bien par écrit qu’en vidéo.
Quelques éléments de sciences cognitives pour les enseignants et les parents
L’association Dyslexia International propose toute une série de ressources à destination des enseignants et des parents d’enfants dyslexiques.
… et notamment des cours en français aussi bien par écrit qu’en vidéo.
Vous vous inquiétez car votre enfant dit peu de mots.
La variabilité dans l’acquisition du langage est assez importante même au sein d’une même famille. Néanmoins si vous vous inquiétez, il y a peut-être anguille sous roche…. et vous pouvez consulter ce texte publié par le ministère français de la Santé des signes d’alerte de difficultés de langage ICI
et télécharger cet inventaire des mots que les enfants de 12-18 et 24 mois produisent généralement (Inventaire de Mc Arthur, adaptation française de S. Kern, CNRS). Attention, cet inventaire est juste un indicateur qui doit être discuté avec un professionnel mais il peut vous aider à apprécier plus objectivement où en est votre enfant.
Un livre de Stanislas Dehaene, publié aux Editions Odile Jacob.
Ce livre vous aidera à comprendre, en détail, les nouvelles découvertes scientifiques sur le cerveau et la lecture. Comment fonctionne le cerveau d’un lecteur? Comment le cerveau se modifie-t-il au fil de l’apprentissage?
Les Neurones de la lecture s’ouvre sur une énigme: comment notre cerveau de primate apprend-il à lire? Comment cette invention culturelle, trop récente pour avoir influencé notre évolution, trouve-t-elle sa place dans notre cortex?
Voici qu’émerge une nouvelle science de la lecture. Tandis que l’imagerie cérébrale en révèle les circuits corticaux, la psychologie en dissèque les mécanismes. Ces résultats inédits conduisent à une hypothèse scientifique nouvelle. Au cours de l’acquisition de la lecture, nos circuits neuronaux, conçus pour la reconnaissance des objets, doivent se recycler pour déchiffrer l’écriture – une reconversion lente, partielle, difficile, qui explique les échecs des enfants et suggère de nouvelles pistes pédagogiques.
Qu’est-ce que la dyslexie ? Certaines méthodes d’enseignement de la lecture sont-elles meilleures que d’autres ? Pourquoi la méthode globale est-elle incompatible avec l’architecture de notre cerveau ? Utilise-t-on les mêmes aires cérébrales pour lire le français, le chinois ou l’hébreu ? La lecture subliminale existe-t-elle ? Autant de questions auxquelles Stanislas Dehaene, spécialiste de la psychologie et de l’imagerie cérébrale, apporte l’éclairage des avancées les plus récentes des neurosciences.
Ce livre a été traduit dans de nombreuses langues:
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Les neurones de la lecture
La mise en place, à la fois souple et contrainte, d’une structure aussi complexe que le cerveau comporte inévitablement un risque d’accroc. Et de fait, environ 5 à 12 % des enfants d’une classe d’âge souffrent de déficits dans un domaine cognitif : dysphasie (troubles du langage oral), dyslexie (troubles de la lecture), dyscalculie (troubles du calcul), dyspraxie (troubles du mouvement), hyperactivité ou déficit de l’attention… Il ne s’agit pas là d’une nouvelle marotte des psychologues : le pourcentage de jeunes en difficulté lors des tests des Journées d’appel de préparation à la défense confirme la prévalence des problèmes d’apprentissage dans notre pays.
En 2006 par exemple, sur les 800 000 jeunes testés, seuls 78,7 % lisaient efficacement. Pour le reste, 9,6 % étaient des lecteurs médiocres, 6,9 % avaient de faibles capacités et 4,8 % rencontraient des difficultés importantes. Ces pourcentages se répètent peu ou prou chaque année.
Ces résultats recoupent ceux des évaluations nationales 2009 en primaire, où 73 % des enfants maîtrisaient la lecture, 18 % avaient des acquis fragiles et 9 % connaissaient des difficultés importantes. Dans une société de plus en plus technique, ces troubles d’apprentissage, longtemps méconnus, créent des difficultés scolaires compromettant l’avenir professionnel des enfants (D’après les enquêtes emplois 2007 de l’Insee, le chômage concerne 37 % des adultes sans diplôme contre 9 % des adultes ayant une formation supérieure). C’est pourquoi ils attirent de plus en plus l’attention des parents, éducateurs et médecins. 20% de la population en difficulté vis-à-vis de la lecture ne correspond évidemment pas stricto sensu aux troubles spécifiques des apprentissages définis dans les livres de médecine. Les catégories nosographiques peuvent en effet apparaître trop étroites par rapport aux difficultés rencontrées sur le terrain. Raison de plus pour comprendre comment le cerveau apprend, afin de développer de nouvelles pédagogies.
Dans toutes les civilisations, les humains profitent des premières années de vie de leurs enfants pour enseigner, d’abord au sein de la famille puis à l’école. Nous prenons avantage – sans forcément le savoir – de l’importante plasticité neurale du jeune âge pour apprendre à parler, lire, compter, faire de la musique… Pourquoi est-ce si facile d’apprendre le piano ou une deuxième langue pendant l’enfance, alors que les adultes raisonnent plus profondément et manient des concepts autrement plus complexes que les enfants ? Pourquoi certains enfants pourtant intelligents sont-ils incapables de lire « papa » à 12 ans, ou de dire que si on enlève le premier son à « bras », il reste « ra » (à l’oral), ou ne « voient » pas que 25 est plus grand que 20 ? Ces difficultés peuvent persister à l’âge adulte : j’ai rencontré les deux derniers exemples chez des adultes, l’un chauffeur et l’autre docteur en histoire, sans problème autre que leur déficit tout à fait restreint à la parole ou aux nombres – déficit qui avait empoisonné toute leur scolarité.
La génétique contribue sans doute à la plupart de ces déficits. De nombreux gènes s’expriment dans le cerveau du fœtus, parfois pendant de courtes périodes et dans des régions spécifiques, dirigeant la multiplication et la migration des neurones et favorisant les bonnes connexions. entre ces cellules Ces gènes peuvent agir directement, ou réguler d’autres gènes, qui eux-mêmes agissent directement ou influent à leur tour sur d’autres gènes, créant des cascades compliquées d’interactions et nous comprenons encore très mal quelles sont les instructions génétiques qui permettent de construire un cerveau . Quoi qu’il en soit, un parent dyslexique a un risque sur deux d’avoir un enfant dyslexique. De nombreux gènes semblent liés à cette pathologie, mais tous ceux identifiés jusqu’ici interviennent dans la migration des neurones. Des études post mortem de patients dyslexiques ont d’ailleurs montré des amas de neurones ayant le plus souvent dépassé leur cible. Ces neurones mal placés n’effectuent donc pas correctement leur travail. Mais quel travail ? La relation entre ces anomalies corticales et le déficit cognitif reste difficile à établir, alors même que la dyslexie est le trouble développemental le plus étudié et le mieux connu.
Les gènes suffisent-ils pour expliquer la pathologie ? Évidemment non. L’environnement intervient de façon cruciale dans le développement cognitif. Par exemple, si un jumeau est dyslexique, son « vrai » jumeau ne le sera pas forcément, même s’il a un risque de dyslexie plus important qu’un autre membre de la fratrie ou qu’une personne sans parent dyslexique. Les troubles de lecture se rencontrent aussi plus fréquemment dans les milieux défavorisés. Si vous avez un vocabulaire pauvre ou si les livres ne sont pas familiers dans votre environnement, vous renoncerez plus vite devant la difficulté du déchiffrage et vous lirez moins. Or il en va de la lecture comme du tennis : moins vous vous exercez, moins vous progressez.
Autre exemple d’influence du milieu sur l’apprentissage de la lecture : la nature « opaque » ou « transparente » de la langue. Les langues « opaques », comme l’anglais, ne sont pas régulières dans leur transcription de la parole. Contrairement à l’italien, langue « transparente » où chaque lettre correspond à un son et chaque son à une lettre, en anglais les mêmes lettres peuvent se lire de manière différente. Or cette opacité a un coût, même pour les enfants sans problème. À la fin du Cours Préparatoire (CP), les petits Italiens savent lire alors que les petits Anglais auront besoin de trois ans de plus pour atteindre le même niveau. Le français est une langue intermédiaire, beaucoup plus difficile à l’écriture (le son « o » peut s’écrire de multiples manières o, au, eau, aut…) qu’à la lecture (« eau » se lit toujours « o »). La prévalence de la dyslexie est donc, sans surprise, plus importante dans les pays anglophones.
Au total, si le contexte génétique (le plus souvent lié à de multiples gènes) peut favoriser des difficultés d’apprentissage dans tel ou tel domaine, le milieu intervient également. Il peut amplifier ces difficultés en n’apportant pas le soutien nécessaire ou les corriger en exploitant les multiples voies d’apprentissage.
Dans cette conférence donnée au collège de France, Michèle Mazeau donne des pistes pour repérer et aider ces enfants dans la classe.
J’en profite pour conseiller les livres et conférences de Michèle Mazeau, la meilleure spécialiste en neuropsychologie de l’enfant. Ses livres sont plutôt techniques et pour les spécialistes mais dans un très récent livre, elle raconte son parcours et l’émergence de ce domaine en France.
Dissipons tout d’abord un malentendu concernant la signification des résultats obtenus en imagerie. L’imagerie ne met pas en évidence des effets “biologiques”, présumés “fixés”. Elle présente l’état d’un cerveau, organe plastique par excellence, à un instant donné et cet état est tout autant le produit de son histoire biologique que celui de l’environnement culturel dans lequel il se situe. Ainsi illettrisme et dyslexie peuvent se traduire par les mêmes images. Pourtant les unes sont liées à la non fréquentation de l’école et les autres à des difficultés de l’apprentissage de la lecture. L’imagerie peut donc tout autant explorer les causes biologiques de la dyslexie que l’impact de telle ou telle stratégie éducative. Cette absence de spécificité crée d’ailleurs une difficulté dans l’interprétation des résultats lors de la comparaison d’un groupe pathologique et d’un groupe contrôle, puisque les différences observées peuvent être liées soit à la cause de la pathologie ou n’en être que la conséquence. Par exemple, si les dyslexiques n’activent pas la région de la forme visuelle des mots, est-ce dû à une mauvaise organisation de cette région occipitale qui serait à la source des difficultés de lecture ou à l’inverse est-ce l’automatisation de la reconnaissance des lettres dans cette région qui n’a pu se produire du fait d’un nombre insuffisant de textes lus? Cause ou conséquence, il est souvent difficile de séparer ces deux alternatives.
Le cerveau est dit “plastique”, c’est à dire qu’il peut se réorganiser. C’est une fantastique capacité de pouvoir s’autotransformer! Mais il y a des contraintes qu’il faut respecter. On ne peut pas tout apprendre n’importe comment. Il y a des stratégies qui marchent et d’autres qui ne marchent pas. Celles qui s’adaptent aux contraintes cérébrales sont plus efficaces que celles qui luttent contre nos tendances naturelles. Par exemple, reconnaitre des visages est évident pour un humain (difficile pour un ordinateur), multiplier des chiffres demande un effort alors que c’est une opération basique pour un ordinateur. Le but des neurosciences est donc de trouver les stratégies les plus efficaces pour telle ou telle tâche cognitive étant donné les caractéristiques cérébrales. La première étape est donc de comprendre comment l’enfant, ou l’adulte sans problème lit, parle, calcule et grâce au développement de l’imagerie cérébrale, la boite noire s’est ouverte.
La dyslexie est la pathologie la plus étudiée et donc l’exemple le plus clair de ce que peut actuellement apporter l’imagerie. L’apprentissage de la lecture consiste à apprendre la correspondance entre une forme visuelle et le son qu’elle représente. Cet apprentissage modifie en profondeur les régions visuelles qui développent une réponse spécifique aux chaines de caractères fréquemment rencontrées pour le codage des sons de la langue. Cette région dite de la forme visuelle des mots se situe dans le gyrus fusiforme gauche (le cercle rouge le plus en avant en bas du cerveau sur la figure) à des coordonnées étonnamment reproductibles à travers les individus d’une même langue mais aussi à travers différentes langues et écritures.
Ceci peut paraître étonnant pour une activité culturelle mais cette reproductibilité est vraisemblablement liée à la relation privilégiée de cette région avec d’autres régions cérébrales cruciales, d’une part les régions visuelles qui codent les informations du centre de la vision (fovea) et d’autre part les régions du langage oral (en vert sur la figure). Cette activation spécifique aux mots s’établit rapidement puisque dans nos études, des enfants de fin de CP ont déjà développé cette réponse.
La lecture modifie également profondément le réseau du langage oral car elle nécessite une prise de conscience analytique du langage parlé jusqu’à ses briques les plus élémentaires, les phonèmes. Bien que dès la naissance, les nourrissons discriminent les phonèmes de façon similaire aux adultes, la manipulation consciente de ces éléments ne devient efficace qu’au moment de l’apprentissage de la lecture comme le prouvent les mauvaises performances des illettrés dans des tâches où ils doivent les manipuler. Cette attention automatique aux phonémes produit une augmentation des activations dans la région du planum temporale (le point rouge en haut de la figure) lorsque des lecteurs (adultes et enfants) écoutent leur langue maternelle, par rapport à des non-lecteurs de même âge.
Les différences entre langues opaques et transparentes sont visibles en imagerie (une langue est dite transparente quand les sons sont codés simplement et invariablement. Le prototype d’une langue transparent est l’italien, un son correspond à une lettre et réciproquement, le prototype d’une langue opaque est l’anglais où existe beaucoup d’irrégularité dans la correspondance sons/lettres). Les lecteurs anglophones recrutent beaucoup plus les régions de la production de la parole alors que les italiens activent plus une voie plus directe de stockage des sons de la parole. Pour déterminer la prononciation d’une suite de lettres, les anglophones sont obligés de recruter les aires frontales comme le font les jeunes lecteurs alors que cette étape n’est plus nécessaire dans une écriture régulière comme l’italien. On voit dans cet exemple comment différents environnements culturels peuvent recruter plus ou moins certaines aires cérébrales, mais pas n’importe lesquelles!
Chez les dyslexiques, la région de la forme visuelle des mots s’active beaucoup moins lors de tâches de lecture que chez les normo-lecteurs de même âge, et ce quelle que soit la langue. Les dyslexiques montrent également moins d’activation dans les régions du langage oral et plusieurs études structurales montrent des anomalies dans la substance blanche à gauche dans une région où passe un important faisceau linguistique, le faisceau arqué, reliant les différentes régions linguistiques. Ces résultats sont concordants avec le modèle actuel de la dyslexie qui attribue les difficultés de lecture à des problèmes de décodage des sons de la parole alors que l’hypoactivation de la région visuelle des mots ne serait qu’une conséquence de l’absence d’automatisation de la reconnaissance visuelle des mots. La difficulté à percevoir que /b/ et /d/ sont des sons différents empêche évidemment de leur assigner des lettres. D’ailleurs, pour des mots bien connus l’activation dans la région visuelle des mots est similaire chez des adultes normo-lecteurs et des mauvais lecteurs persistants. Mais ces derniers recrutent en plus la région préfrontale droite, suggérant qu’ils s’aident beaucoup plus de la mémoire que les normaux-lecteurs.
Comme pour les différences entre lecteurs de différentes langues, il est donc possible de compenser des difficultés par l’utilisation de régions cérébrales supplémentaires. Ces observations témoignent donc des ressources dont disposent le cerveau, même en cas de difficultés, mais il faut dans ce cas de nouvelles stratégies. Par exemple, écrire la forme de la lettre en en disant le son et en la visualisant aide significativement l’apprentissage des correspondances sons-lettres chez l’enfant normo-lecteur (Gentaz, 2003).
Chez les dyslexiques, nous avons observé en imagerie que ceux qui s’en sortaient le mieux étaient ceux qui présentaient le plus d’activation dans la région de la main lorsqu’ils entendaient de la parole suggérant que ces enfants utilisaient un codage manuel pour compenser leurs difficultés auditives. Cette stratégie, que ces enfants avaient sans doute découverte spontanément, pourrait être systématiquement et explicitement utilisée.
Le succès de l’espèce humaine est basé sur son développement culturel, où chaque génération enseigne à la suivante. Ce succès évolutif repose sur le cerveau, fantastique machine à apprendre. Même nouveau-né, même dyslexique ou dyspraxique, ce cerveau apprend.
Si la pédagogie habituelle n’est pas la bonne pour un enfant particulier, à nous de trouver une nouvelle solution, en s’appuyant sur d’autres compétences pour contourner la difficulté. Plus nous comprenons les mécanismes cérébraux, plus nous pourrons imaginer ces solutions. L’imagerie cérébrale devient alors un outil précis et précieux dans cette quête. Ces recherches en sont encore à leur début, car l’imagerie cérébrale est récente mais ces prochaines années devraient voir une dissection de plus en plus fine des mécanismes d’apprentissage et des suggestions pédagogiques pour éviter de laisser 20% de nos concitoyens sur le bord de la route (aux journées d’appel à la défense (2006) seulement 78% des jeunes adultes sont à l’aise avec la lecture!).
Dans la rééducation de la dyslexie, l’un des défis consiste à aider les enfants à lire plus vite. En effet, même après la rééducation, les enfants dyslexiques restent souvent très lents en lecture. Cela crée un cercle vicieux: moins les enfants vont vite, moins ils lisent, et moins ils lisent, moins ils réapprennent à lire.
Une étude récente de Marco Zorzi (Université de Padoue) et Johannes Ziegler (CNRS Aix-Marseille) suggère une solution. Le simple fait d’espacer les lettres, en ajoutant des blancs e n t r e c h a q u e l e t t r e, accélère immédiatement la vitesse de lecture. Les enfants dyslexiques italiens et français font presque deux fois moins d’erreurs, tout en lisant environ 14% plus vite. Les enfants qui lisent normalement, eux, ne bénéficient guère de cette manipulation.
L’explication est simple: les mauvais lecteurs souffrent d’un phénomène d’ ‘encombrement’ (crowding en anglais). Lorsque les lettres sont trop proches les unes des autres, leur système visuel les mélange et ne parvient plus à les séparer. Avec l’apprentissage, le phénomène d’encombrement se réduit progressivement, à mesure que le cerveau code de mieux en mieux les lettres.
Dans de nombreux logiciels, vous pouvez modifier vous-même l’espacement des caractères (par exemple dans Word: menu paragraphe, format, police, espacement = 3 pt ou plus).
Selon les chercheurs, l’espacement des lettres soulage immédiatement les enfants dyslexiques, en leur permettant de lire mieux et plus vite. Il faut toutefois noter que les effets à long terme de cette méthode de lecture n’ont pas encore été étudiés.
La dyspraxie ou trouble de la coordination motrice d’origine développementale se définit par une réduction des performances dans les activités de tous les jours qui requièrent une coordination motrice, inférieures à celles attendues pour un enfant du même âge et de même intelligence
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La plupart des études de prévalence ont été réalisées sur des échantillons d’enfants représentatifs de la population générale à qui, on a fait passer une échelle de coordination motrice. Les enfants qui ont les moins bonnes performances sont considérés comme présentant un trouble de la coordination motrice. Le taux des enfants atteints dépend donc du seuil au dessous duquel on considère que la performance est basse.
Seule une étude s’intéresse aussi aux répercussions sur la vie quotidienne et scolaire du déficit de coordination. Cette étude, réalisée en Grande Bretagne, sur un échantillon de 6 990 enfants de 7 et 8 ans, retrouve un taux de prévalence de 1,8%.
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La dyspraxie ne disparaît donc pas à l’adolescence.
L’acquisition de l’écriture manuscrite est un enjeu majeur de cette première année d’école primaire et un défi constant pour les élèves dyspraxiques.
Maladroits, ils peinent à reproduire les lettres dont ils doivent contrôler laborieusement le dessin. Ils ont des difficultés à tenir leur crayon correctement et à contrôler la pression qu’ils doivent exercer sur la feuille. Le tracé est lent et peu fluide. Le résultat est particulièrement insatisfaisant au regard des efforts déployés : les lettres sont trop grosses et tiennent rarement entre les deux lignes du cahier, leur tracé est malhabile, irrégulier et la qualité de ce tracé se dégrade au fur à mesure de l’exercice, les lettres en miroir sont fréquentes.
Les performances en copie manuscrite sont particulièrement perturbées chez les élèves dyspraxiques.
La copie nécessite une coordination oeil main qui est déficitaire chez ces enfants et la nécessité de réajuster les repères spatiaux pour passer d’un support (celui du modèle à copier) à l’autre (la feuille ou l’écran sur lequel on écrit) rend l’exercice particulièrement épuisant.
La copie est la source de multiples malentendus puisque l’élève dyspraxique, à la différence des autres élèves, fait beaucoup plus de fautes en copie qu’en dictée. Contraint de mobiliser la totalité de ses ressources attentionnelles pour dessiner les lettres une à une, il s’épuise au fur à mesure que le texte s’allonge. Le texte devient illisible et les fautes d’orthographe se multiplient. Il n’est donc pas rare qu’après cet exercice épuisant, l’énorme effort qu’il a déployé soit sanctionné par « 20 fautes dans un texte de 8 lignes, tu pourrais faire un peu attention ! » écrit dans la marge (Keryan, élève dyspraxique de CE2).
La copie est aussi toxique : en aboutissant à un texte inévitablement plein de fautes, elle met à mal le sens orthographique de ces élèves.
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La double tâche cognitive
Le cerveau ne peut pas faire deux choses en même temps si les deux tâches à réaliser requièrent de l’attention. C’est pour cette raison qu’il est déconseillé de téléphoner en voiture. Le cerveau ne peut pas traiter les deux tâches simultanément, en parallèle, et les traite donc l’une après l’autre, en série, ce qui est à l’origine d’une lenteur. Si la durée du traitement de la première tâche par le cerveau est trop longue, le sujet peut même ne pas réussir à réaliser du tout la seconde tâche.
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Vers 8 ans, à l’âge où la plupart des enfants automatisent leur geste d’écriture, les enfants dyspraxiques, eux, continuent de dessiner chacune de leurs lettres ; ce traçage laborieux accapare la plus grande partie de leurs ressources attentionnelles, qui ne sont plus disponibles pour les tâches de haut niveau telles que l’orthographe, la syntaxe, l’expression écrite …
Face à un déficit de l’écriture, il semble logique de proposer sa rééducation : des séances d’ergothérapie ou de psychomotricité ciblées sur le geste écrit sont donc très souvent prescrites aux enfants dyspraxiques.
Pourtant il n’existe aucun consensus sur des modalités précises de rééducation :
Face à l’absence de données convaincantes démontrant l’efficacité d’une rééducation du geste écrit chez les enfants dyspraxiques, la question de la pertinence de ce type de prise en charge se pose.
Des informations scientifiques solides pour comprendre l’enfant dyspraxique ;
des conseils pratiques pour l’accompagner dans la vie quotidienne, à la maison comme à l’école.
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L’Enfant dyspraxique : Mieux l’aider, à la maison et à l’école
La première difficulté à laquelle est confrontée l’élève dyspraxique à l’école maternelle est liée à la place majeure qui est donnée aux exercices de motricité fine.
Dessin, perles, découpage, collage font partie des activités quotidiennes des enfants de maternelle.
Dès leur entrée dans le monde scolaire, les enfants dyspraxiques sont donc confrontés à des activités qu’ils réalisent avec une grande difficulté en raison de leur handicap.
La situation continue de se dégrader au moment de la dernière année de maternelle. Le nombre d’activités graphiques de préparation à l’écriture augmente et l’enfant malgré des efforts démesurés ne parvient que difficilement à écrire son nom.
Les enseignants sont rapidement déconcertés par ces enfants qui s’expriment avec une grande aisance, sont souvent très intelligents mais s’avèrent incapables de dessiner un bonhomme.
Les enfants refusent les activités graphiques, se mettent sous la table au moment où l’atelier dessin démarre, jettent les ciseaux par terre. Il est essentiel de comprendre qu’il s’agit de troubles du comportement secondaires au trouble de la coordination motrice. Les enfants cherchent à éviter la répétition d’activités qui les mettent en grande difficulté. Il est inutile de chercher à résoudre les troubles du comportement en tant que tels. Seule la prise en compte des difficultés motrices de l’enfant pourra le soulager et faire disparaître ces troubles secondaires.
Du haut de ses cinq ans, face aux adultes, parents et enseignants, qui se perdent dans des interrogations le plus souvent fort loin de sa réalité, l’enfant trouve lui-même l’explication aux difficultés qu’il rencontre : « Je ne vaux rien » dit Mathieu à son père, « j’ai une maladie dans la tête » déduit Manon, ou « Je m’applique, je m’applique et je fais toujours moins bien que les autres ».
On considère qu’en France, environ 5 à 15 % des enfants ont des difficultés disproportionnées à apprendre la lecture. Sont-ils tous dyslexiques?
De nombreux facteurs peuvent entraver l’apprentissage de la lecture : l’absence ou l’inadéquation de l’enseignement, un milieu social très défavorisé, un trouble du langage, un déficit intellectuel, un trouble d’attention, un trouble du comportement, une surdité ou un déficit visuel non corrigé…
Cependant, certains enfants présentent un trouble sévère de l’apprentissage de la lecture alors même qu’ils sont normalement intelligents, n’ont aucun déficit sensoriel, grandissent dans un milieu familial et social favorable et ont reçu un enseignement approprié : on parle alors de dyslexie développementale ou trouble spécifique de l’apprentissage de la lecture.
La distinction entre dyslexie et difficultés de lecture est donc extrêmement importante même si, en pratique, il n’est pas toujours évident de les distinguer clairement d’un point de vue clinique. Dans la suite de cette section, on ne parlera que de la dyslexie proprement dite.
Selon sa définition officielle, la dyslexie développementale se caractérise par une altération spécifique et significative de l’acquisition de la lecture, qui ne soit pas due à un retard mental, à des troubles de l’acuité visuelle ou auditive, ou à une scolarisation inadéquate.
A noter également que
Le diagnostic se base sur l’un ou l’autre des deux critères suivants (Expertise collective de l’INSERM 2007) :
Le diagnostic de la dyslexie fait donc appel, au strict minimum, à un test de lecture et à un test de QI, mais implique plus généralement à la fois un bilan orthophonique et un bilan neuropsychologique, qui permettent de bien cerner le profil de l’enfant. Le cas échéant, des examens complémentaires (ophtalmologiques, psychiatriques…) peuvent être requis. Ces bilans sont normalement prescrits et interprétés par un médecin formé à cet exercice, qui est donc responsable du diagnostic de dyslexie.
La dyslexie vient rarement seule. On parle alors de troubles associés.
Des signes avant-coureurs de la dyslexie sont souvent présents avant l’entrée au CP :
Comme dans tous les troubles développementaux, les symptômes évoluent avec le temps, en fonction de la maturation de l’enfant, de l’enseignement et de l’aide thérapeutique qu’il reçoit. On considère en général qu’on ne guérit jamais véritablement d’une dyslexie. Néanmoins, tous les dyslexiques peuvent apprendre à lire, c’est-à-dire à décoder un texte, même avec une certaine lenteur. Certains adolescents dyslexiques finissent par atteindre un niveau de lecture normal (pas plus d’un écart-type sous la norme), le plus souvent en mobilisant fortement leurs ressources intellectuelles préservées pour contourner le trouble et au prix d’efforts personnels considérables. Malgré tout, des symptômes du trouble sous-jacent perdurent, notamment la lenteur de la lecture et de grandes difficultés avec l’orthographe des mots, qui peuvent rester le seul symptôme remarquable chez le dyslexique adulte.
D’où viennent les troubles spécifiques de l’apprentissage de la lecture. Dans la mesure où l’on peut écarter des causes telles qu’un déficit intellectuel, un déficit sensoriel (penser à la surdité mal dépistée!), un désavantage social, ou une carence pédagogique, l’hypothèse par défaut pour expliquer la dyslexie est l’existence d’un déficit cognitif relativement spécifique.
Selon l’hypothèse dominante aujourd’hui (la théorie dite phonologique), le principal problème des enfants dyslexiques se situe dans un déficit de leur conscience phonologique.
La conscience phonologique est la capacité à réaliser que le langage parlé se décompose en sous-unités, les phonèmes, qui se combinent entre eux pour former des mots. Elle émerge vers 5 ou 6 ans et est une condition nécessaire à l’apprentissage de la lecture. Elle est par exemple utilisée dans la résolution des tâches suivantes :
La performance des enfants dyslexiques est plus faible dans ces tâches non seulement par rapport aux autres enfants de leur âge, mais aussi par rapport aux enfants de leur niveau de lecture (donc plus jeunes qu’eux) : on suppose donc que le déficit de la conscience phonologique préexiste à l’apprentissage de la lecture chez les enfants qui vont devenir dyslexiques. Certains chercheurs l’ont montré en suivant les enfants depuis la maternelle, voire depuis la naissance (Lyytinen 2004, Scarborough 1990).
L’IRM fonctionnelle* permet de visualiser la chaîne d’activité cérébrale au cours de la lecture : on peut donc découvrir le “pendant neural” de ce qui est observé au plan comportemental. Ainsi, trois principales zones de l’hémisphère gauche du cerveau humain sont impliquées dans la lecture et son acquisition (Démonet 2004) : la jonction occipito-temporale (en rouge), la jonction pariéto-temporale (en vert) et le gyrus frontal inférieur (en bleu).
Chez les dyslexiques, l’activité cérébrale est insuffisante dans plusieurs régions. L’une d’entre elles est la “boite aux lettres” du cerveau, située dans le cortex occipito-temporal de l’hémisphère gauche: à âge égal, celle-ci ne se développe pas normalement — c’est sans doute une conséquence du fait que les enfants n’apprennent pas à lire.
D’autres aires, situées à la jonction pariéto-temporale et dans le gyrus frontal inférieur, sont également sous -activées, particulièrement lorsque l’enfant ou l’adulte effectue des jugement de rime. Leur activation insuffisante pourrait refléter une anomalie primaire du traitement des sons du langage parlé.
L’étude de la structure même du cerveau peut permettre d’expliquer une partie de ces différences de fonctionnement :
Quelle est l’influence des facteurs génétiques ?
Si un enfant est dyslexique, il existe de fortes chances pour que plusieurs membres de sa famille le soient également. Bien sûr, cette agrégation familiale de la dyslexie ne prouve pas son origine génétique : l’environnement partagé par une famille peut notamment être en cause (on imagine que des parents qui ne lisent pas créent pour leur enfants un environnement moins favorable à l’apprentissage de la lecture). Cependant, des études de jumeaux ont permis d’établir que l’héritabilité* de la dyslexie est de l’ordre de 50-60 % : la dyslexie a donc bien une origine partiellement génétique.
Quels gènes sont impliqués ? Grâce à la génétique moléculaire, nous savons qu’une multiplicité de sites chromosomiques sont impliqués dans la dyslexie. Nous sommes donc dans une logique de maladie génétique complexe, où les différents facteurs génétiques interagissent entre eux et avec des facteurs environnementaux, et modulent ainsi la probabilité de développer le trouble. Six gènes ont été associés à la dyslexie, dont quatre sont impliqués dans la migration neuronale : ils pourraient donc contribuer à expliquer les anomalies du cortex (ectopies) observées dans le cerveau des dyslexiques.
L’existence de facteurs génétiques sous-jacents à la dyslexie ne doit pas empêcher de chercher des méthodes de remédiation. Le cerveau de l’enfant est particulièrement plastique, et peut très bien trouver des circuits de compensation pour apprendre à lire.
Dans la mesure où l’on ne peut pas intervenir sur les facteurs génétiques, c’est d’autant plus sur les facteurs non-génétiques, notamment la prévention précoce et la rééducation, que l’on peut compter pour améliorer le développement de l’enfant.
Même si un enfant éprouve de grandes difficultés à apprendre à lire, c’est avant tout à l’école et à l’enseignant de faire preuve d’encore plus de pédagogie et de patience que d’habitude, afin de parvenir à inculquer le décodage des mots écrits.
Le marché de la rééducation de la dyslexie est immense et occupé par une grande diversité de méthodes de rééducation et d’entraînement. Malheureusement, peu d’entre elles ont été validées scientifiquement, à l’issue d’essais cliniques correctement contrôlés. Pour la majorité des traitements proposés, l’absence de données empiriques probantes doit donc conduire à la plus grande prudence.
L’orthophonie est traditionnellement la rééducation par défaut préconisée pour la dyslexie. Les caractéristiques principales de la rééducation orthophonique de la dyslexie sont :
La rééducation orthophonique repose sur des principes généraux issus des connaissances scientifiques acquises et validées au cours des dernières années. De ce fait, les types les plus courants de rééducation orthophonique pratiquées en France sont présumés efficaces. Néanmoins, les pratiques ayant cours sont variées et peu codifiées et n’ont pas encore fait l’objet de véritable évaluation scientifique dans le traitement de la dyslexie. Il s’agit là d’une lacune importante qui demande à être comblée.
Pour faciliter l’accès au texte des enfants dyspraxiques, une bonne solution consiste à adapter les textes à lire.
On peut ainsi proposer des textes écrits dans une police plus grosse, avec des mots plus espacés, et des espaces entre les lignes augmentés. Pour éviter la confusion entre deux lignes qui se suivent, on peut colorier ou surligner les lignes dans des couleurs différentes.
Les enfants dyspraxiques ont des difficultés à dénombrer les objets d’une collection.
La pose des opérations est un écueil fréquent. En raison de leurs difficultés visuo-spatiales, les enfants échouent à aligner les chiffres en colonne alors même qu’ils ont très bien compris les principes qui sous-tendent la résolution des opérations. Ces erreurs d’alignement des chiffres les conduisent à des résultats faux qui sont liés non pas à des erreurs de calcul mais à l’impossibilité de résoudre l’algorithme spatial dont dépend l’opération à poser.
La géométrie les confronte à deux difficultés importantes :
Il est donc essentiel de permettre aux enfants dyspraxiques d’acquérir les notions de géométrie en les dissociant de la réalisation pratique des figures.
La première question à se poser est celle de l’accessibilité.
Une fois les contenus scolaires rendus accessibles, il faut se poser la question de la compensation du déficit du trouble du geste et en particulier de l’écriture manuscrite.
L’absence d’outils facilitant l’inclusion scolaire des enfants dyspraxiques est patente. Les enseignants qui voient arriver dans leur classe des enfants dont personne ne leur a réellement expliqué les difficultés spécifiques sont souvent bien démunis. Les sites du Cartable Fantastique sont nés de ce constat.
Ce site présente les supports scolaires adaptés et utilisés par une petite fille atteinte d’un trouble de la coordination motrice de la classe de CE1 à celle de CM2.
Sur le site internet de l’association Le Cartable Fantastique sont proposés:
Les premiers essais montrent que l’utilisation des ressources adaptées facilite considérablement le quotidien scolaire des enfants dyspraxiques. Elle accroît leur autonomie et, en leur permettant de suivre en classe, améliore considérablement leur confiance en leurs capacités.
Ces projets pilotes ont le mérite d’exister mais ils ne doivent pas faire oublier que l’inclusion scolaire reste encore trop souvent un combat épuisant pour les enfants dyspraxiques et leurs familles.
La dyscalculie est une difficulté d’apprentissage du calcul. Ce trouble se caractérise notamment par :
Dans cette section, nous parlons principalement de dyscalculie développementale : l’acalculie, quant à elle, qui peut avoir des effets similaires, est généralement acquise à la suite d’un accident cérébral (qui survient le plus souvent dans le lobe pariétal) (Stanescu-Cosson 2000). La prévalence estimée de la dyscalculie développementale est d’environ 3 à 7% selon des données américaines, c’est-à-dire une prévalence similaire à celle de la dyslexie (Badian 1999, Butterworth 2011). En France, la prévalence de la dyscalculie dans la population des enfants en âge d’être scolarisés se situe entre 3,6% et 7,7% selon les données de l’INSERM (2007).
En ce qui concerne le diagnostic de la dyscalculie, il s’est appuyé jusqu’à aujourd’hui sur les effets, c’est-à-dire les difficultés rencontrées en calcul. Les enfants souffrant d’une dyscalculie développementale présentent généralement un retard persistant dans leur apprentissage du calcul ; les manifestations du trouble dépendent de l’âge et de la classe de l’enfant.
Cependant, comme nous l’avons mentionné plus haut, la dyscalculie développementale doit être relativement spécifique aux mathématiques : en effet, de nombreuses raisons peuvent causer des difficultés similaires (retard mental, trouble de l’attention, troubles d’anxiété, etc). C’est pourquoi la première nécessité avant le diagnostic est d’écarter tout autre facteur possible qui pourrait être responsable du trouble (Shalev 2001). Cette approche, qui semble raisonnable, n’est pas évidente en pratique et de nombreux obstacles subsistent dans la définition de la dyscalculie.
D’après des études récentes :
Il est à espérer que les progrès de la génétique et de la recherche scientifique en neuropsychologie (cf. Les bases cérébrales de la dyscalculie [lien interne]) permettront ainsi, dans un futur proche, d’établir le diagnostic de dyscalculie directement à partir de ses causes cérébrales.
La recherche en génétique, en neurobiologie et en épidémiologie a montré que la dyscalculie, de la même manière que les autres troubles de l’apprentissage, est un trouble lié au cerveau et en particulier à un dysfonctionnement des régions/connexions cérébrales impliquées dans le calcul.
La recherche clinique sur l’acalculie (généralement acquise à la suite d’un accident vasculaire cérébral) est le premier acteur de la compréhension du mécanisme cérébral de la dyscalculie, du fait de la similarité qui existe entre les deux troubles. Les patients acalculiques ne présentent pas de troubles du langage, de la lecture ou de la mémoire. La plupart d’entre eux, qui n’avaient aucun trouble du calcul avant l’accident, ont sévèrement perdu leur sens du nombre et leurs compétences arithmétiques au moment de l’accident. Le plus fréquemment, ces troubles sont associés à des lésions dans la région pariétale gauche, connue pour accueillir le système numérique principal.
La neuroimagerie fonctionnelle a été très récemment appliquée à la dyscalculie :
Que la dyscalculie soit causée par un dysfonctionnement cérébral ne rend pas inutiles les tentatives de remédiation : les effets du troubles peuvent en fait être efficacement réduits par une prise en charge adéquate.
En effet, le fonctionnement et la structure du cerveau ne sont pas entièrement déterminés par des facteurs génétiques, mais aussi par l’influence de l’environnement.
Les études des dernières années ont montré l’impressionnante plasticité cérébrale.
Les enfants dyscalculiques ont besoin d’une aide supplémentaire dans leur apprentissage des nombres et du calcul. De récentes études ayant suggéré que leurs difficultés en mathématiques pourraient résulter d’un problème de compréhension de la signification des nombres (cf. Les bases cérébrales de la dyscalculie [lien interne]) ou de mémoire verbale, la meilleure méthode de remédiation est probablement d’identifier les régions qui portent les difficultés de l’enfant et d’intervenir en particulier sur elles.
Des stratégies de réhabilitation formellement testées par la recherche pour leur pertinence et leur efficacité dans les différents types de dyscalculie devraient apparaître dans les prochaines années.